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L'interprète grec
22 juillet 2013

Sherlock est-il vraiment un méchant ?

Auteur : Trevor Gentry-Birnbaum

Date : 22 juillet 2013

Source : WhatCulture!

Dans l’épisode final de la seconde saison de Sherlock, le personnage du même nom a l’échange suivant avec Jim Moriarty, son meilleur ennemi :

  • JM*: Vous croyez sans doute pouvoir me contraindre à annuler l'ordre [de tuer les plus proches amis de Sherlock] ? Vous pensez pouvoir m'y obliger ?
  • SH: Oui et vous savez que j’ai raison.
  • JM: Sherlock demandez plutôt à votre frère il vous dira que personne ne peut me contraindre à quoi que ce soit
  • SH: N'oubliez pas que je ne suis pas mon frère. Je suis vous. Prêt à toute éventualité. Préparé à brûler. Préparé à faire tout ce que ne ferait pas une individu ordinaire. Vous voulez que tous les deux on aille se saluer en enfer je ne vous décevrais pas soyez-en sûr.
  • JM: Non. Vous dîtes n'importe quoi. Non. Vous êtes ordinaire. Vous êtes ordinaire - vous êtes du côté des anges.
  • SH: Je suis peut-être du côté des anges mais n'allez surtout pas imaginer une seule seconde que c'est un ange que vous avez devant vous.

Dans son dernier livre, I Wear the Black Hat: Grappling With Villains (Real and Imagined), Chuck Klosterman définit un méchant comme “La personne qui en sait le plus, mais à qui ça importe le moins.”

Dans l’épisode “Un Scandale à Buckingham”, le frère susmentionné, Mycroft, de Sherlock lui dit qu’“Etre affecté n'est pas un avantage.” Et alors qu’il parle à son ami John Watson dans ce même épisode [Il s’agit en fait d’un passage du Grand Jeu, erreur dans l’article original] :

  • JW: Il y a des vies en jeu Sherlock, est-ce que tu comprends des gens sont menacés. Juste, juste pour savoir est-ce que tu te souci un peu de ces gens ?
  • SH: Et ça va les sauver que je me soucie d'eux ?
  • JW: [Exasperé] Non.
  • SH: Alors je continuerai à ne pas faire cette erreur.

Cela devient évident que soit A) Sherlock n’en a vraiment rien à faire des victimes de ses affaires, soit B) Sherlock tient vraiment à ce que les gens croient qu’il n’en a rien faire.

Encore une fois dans le “Scandale”, John et Mycroft parle de Sherlock :

  • MH: En fait mon frère à le cerveau d'un scientifique ou d'un philosophe et il choisit néanmoins d'être détective. Que peut-on en déduire à propos de son coeur ?
  • JW: Je n'en sais rien.
  • MH: Moi non plus. Mais à l'origine il voulait être pirate.

Ce que dit Mycroft, ici, est très intéressant. D’un côté, il sous-entend que la décision de Sherlock de se battre “du côté des anges” démontre qu’il a une bonté inhérente à l’intérieur, qu’en fait, les  personnes que Sherlock aide, lui importe. Pourtant, il dit que Sherlock voulait être un pirate étant enfant, un criminel.

Durant toute la série, Sherlock s’est présenté comme étant froid, calculateur, indifférent aux opinions des autres. Malgré cela, il a également pour obsession de montrer à quel point il est intelligent.

Dans “La Chute du Reichenbach” (le dernier épisode de la seconde saison mentionné ci-dessus), Sherlock dit que peu lui importe l’avis des gens. John lui réponds “Tu t'en ficherais moins si les gens pensaient que tu es stupide ou que tu avais tord.” Sherlock continue de démentir, insistant sur le fait qu’il était à la fois brilliant et indifférent.

Un méchant.

Dans “Les Chiens de Baskerville”, Sherlock se décrit lui-même comme un frimeur. Cela fait mentir son affirmation selon laquelle il serait indifférent concernant l’opinion des autres. Pourquoi frimer sinon pour rechercher les louanges des autres ?

Sherlock est extrêmement vaniteux, ses vêtements de marque et sa tendance à sans cesse retourner son col de manteau en atteste ; ce n’est pas une coïncidence si son meilleur ami écrit aussi sur son blog à propos de son génie. Lorsque Sherlock explique que les personnes qu’il sauve lui importe peu, nous savons qu’il dit la vérité car c’est évident que ce qu’il lui importe réellement, c’est de frimer. Il aime avoir trois tours d’avance sur le meilleur de Londres (ndlt: Pas sûr de la traduction de cette phrase) ; il aime surprendre les gens avec ses déductions ; il aime être celui qui en sait le plus et pour qui cela importe le moins.

C’est en fait l’amour de Sherlock pour la vantardise qui le fait rester du côté des anges. Les génies du crime comme Jim Moriarty doivent vivre dans l’ombre. Lorsqu’il est poursuivi en justice, Moriarty fait chanter le jury pour qu’il le reconnaisse innocent ; aux yeux du monde, il n’est pas ce génie, araignée au centre d’une toile criminelle, que Sherlock décrit. L’issue du procès l’a transformé en homme normal et ordinaire. Nous savons que Moriarty n’a que du mépris pour les gens ordinaires (comme montré plus haut dans sa conversation avec Sherlock), mais il doit apparaître ordinaire pour le public en général pour pouvoir continuer son travail. Sherlock ne pourrait pas supporter ça, il a besoin que le monde sache à quel point il est intelligent.

S’il était possible d’être un génie du crime tout en se la racontant, Sherlock destituerait Moriarty et prendrait le contrôle de son empire tout entier (et le ferait fonctionner plus efficacement !), mais dans le monde moderne, cela ne peut pas se passer. Les pirates, ou tout du moins selon la vision que nous en avons, dans le sens classique, traditionnel du terme, pouvait piller et être célèbre pour cette raison. Mais aujourd’hui, les pirates ne font pas flotter un drapeau noir - ils se font dégommer par les Navy SEAL’s. Le drapeau noir de Sherlock est son pardessus et à partir du moment où il est du côté des anges, il peut être aussi méchant qu’il le souhaite.

 

*Toutes les traductions d’extraits et celles entre guillemets proviennent de la VF officielle.

 

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Commentaires
L
Il est sociopathe, drogué en manque, narcissique et tue l'ennui en résolvant des meurtres. C'est ça personnalité, c'est tout. Il est perçu comme méchant par les autres, mais pour lui c'est tout à fait normal, comme il ne cesse de le démontrer. De plus, il aime réellement ses amis. Alors peut-être qu'il est tordu, on pourrait même dire malade (au sens littéral), mais ce n'est pas sa faute s'il est surdoué et a donc des comportements qui outrent les autres.
O
Je ne suis pas entièrement d'accord sur le fait que Sherlock soit "méchant". C'est peut-être mon côté fleur bleu, mais j'ai plutôt l'impression que c'est ce dont il essaie de ce persuader lui-même, que tout lui est indifférent. Par contre, il semble qu'il tien vraiment à certaine personne, tout d'abord John; il à l'air assez catastrophé quand celui-ci se fait enlevé dans l'épisode 2 de la saison 1. De même, à la fin de la saison 2, c'est sous la menace de la mort de ses amis qu'il joue le jeu de Moriarty (même si tout le monde sait qu'il n'est pas mort). D'ailleurs, quant il dit à John qu'il ne doit pas croire en lui car c'est un menteur, il pleure. A noël, lorsqu'il fait de la peine à Molly, il à l'air sincèrement désolé et lui fait la bise en s'excusant. Enfin, dans l'épisode 3 de la saison 1, il y a un dialogue que j'aime beaucoup entre Moriarty et Sherlock. De mémoire, Moriarty lui dit qu'il vas lui réduire le cœur en cendre. Sherlock répond qu'il n'en a pas, ce à quoi Le "grand méchant" réplique qu'ils savent tous les deux que ce n'est pas tout à fait vrai...
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