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L'interprète grec
23 juillet 2013

Sherlock s’y connaissait en chimie

Auteur : James F. O’Brien

Date : 8 avril 2013

Source : Oxford University Press Blog (USA)

Sir Arthur Conan Doyle a soutenu qu’il avait écrit les aventures de Sherlock Holmes alors qu’il attendait dans son cabinet des patients qui ne venaient jamais. Lorsque ce conteur né décida d’écrire une histoire policière, il emprunta le concept du détective intellectuel à Edgar Allan Poe qui avait “inventé” l’histoire policière en 1841 lorsqu’il avait écrit Double Assassinat dans la Rue Morgue. Et donc, en 1887, le brilliant Holmes fit ses débuts dans Une étude en Rouge. La seconde aventure d’Holmes, Le Signe des Quatre, est une réécriture du Double Assassinat dans la Rue Morgue (1841). L'orang-outan qui escalada le mur impossible à escalader et tua l'occupant [de la maison] fut remplacé dans l’histoire de Doyle par Tonga, un pygmé des îles Adaman. La troisième aventure d’Holmes, Un Scandale en Bohème, est une réécriture de La Lettre volée de Poe. Au lieu de rechercher la lettre de la Reine de France, Holmes doit trouver la photo compromettante du Roi de Bohème.

Doyle a écrit un total de 60 histoires holmésiennes et la plupart du temps, Sherlock Holmes et le Dr. Watson partagent un logement à Londres. Leur seule vie reflète l’éducation supérieure de l’Angleterre de cette époque. Au 221b Baker Street, les conversation sont remplies de termes mathématiques tels que nombres rationnels, parties coniques et la cinquième proposition d’Euclide. Nous entendons aussi parler d’astronomie : l’obliquité de l’éclipse et les dynamiques des astéroides. Mais Sherlock est un chimiste dans l’âme. Stamford dit à Watson avant même qu’il ne rencontre Holmes que ce dernier est “un chimiste de première classe.” Une référence à la chimie est faite dans presque chacune des histoires. Cela va d’éléments comme le zinc (Zn) et le cuivre (Cu), aux produits industrialochimiques tels que l’acide sulfurique et la pourpre de Tyr (une teinture).

Watson, le narrateur, fait de la devotion d’Holmes pour la chimie un fait très clair. Alors qu’Holmes était encore étudiant, il passa ses vacances de Noël à travailler sur des expériences de chimie organique. Holmes avait un tableau périodique dans leur appartement de Baker Street. Et, à une occasion, au moins, les odeurs conduisirent Watson à monter des hypothèses [sur ce qu’Holmes pouvait bien faire]. Une autre fois, Holmes arrêta de travailler (pour un temps) sur une affaire parce qu’il avait “une analyse chimique intéressante à terminer.” Sherlock n’a résolu pas la plupart de ses enquêtes grâce à la chimie, mais le chimiste, lui, trouve des choses intéressantes dans presque toutes les 60 histoires.

Arthur Conan Doyle était également à l’avant-garde des innovations médico-légales. Holmes utilisait les empreintes digitales (avant même Scotland Yard), les traces de pas, les chiens, l’analyse de document (avant même que le FBI n’ouvre sa section document) et la cryptologie. Après la mort de Doyle, il fut noté que,

“Les poisons, l’écriture (à la main, sur papier), les tâches (de sang), poussières, traces de roues, la forme et la position des blessures, la théorie des cryptogrammes — toutes celles-ci et d’autres excellentes méthodes qui germèrent dans l’imagination féconde de Doyle font maintenant partie intégrante de l’équipement scientifique de tous les policiers.”

Il y a plus de science dans la première moitié du “Canon” et sa prédominance a clairement affecté la popularité des histoires en elles-mêmes. Ces aventures d’Holmes furent classées plusieurs fois et les résultats montrent clairement que ces histoires qui contiennent de la science sont préférés à celles qui n’en ont pas. Même le classement personnel de Conan Doyle correspond à cette idée. En 1927, il a listé ses histoires favorites — 19 des 60 totales. Quinze provenaient des 30 premières histoires et seulement quatre des 30 dernières. D’autres classements ont montré le même résultat. En 1959, le Baker Street Journal a listé les résultats d’un sondage qui identifiait les dix meilleures histoires de Sherlock Holmes et les dix plus mauvaises. Huit des dix meilleures provenaient de la première moitié ; tandis que neux des dix plus mauvaises provenaient de la dernière partie. Sherlock était, et est, un détective que tous les scientifiques peuvent aimer.

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